Comment construire et animer une séance d'éducation à la sexualité ?
Date de modification : 06/07/2023
Partager sur
Actualisation des connaissances sur la santé sexuelle des jeunes
Adolescence et sexualité
Comprendre la sexualité à l’adolescence : une question complexe et multidimensionnelle
Après une période de latence, la sexualité s’éveille à l’adolescence. Elle est souvent difficile à appréhender par les adultes, car elle les renvoie à leur propre sexualité d’une part, et relève à la fois de la sphère intime et sociale d’autre part.
De plus, la sexualité est complexe et revêt différentes dimensions :
→ biologique, changements du corps liés à la puberté,
→ psychologique,
→ relationnelle et sociale, impact de la famille, de l’éducation, du milieu socioculturel, des normes sociales, des médias, du groupe de pairs.
Toutes ces dimensions sont à prendre en considération lorsque l’on veut aborder la sexualité avec les jeunes.
Prévention ou éducation sexuelle : quelles différences ?
D’abord focalisée sur la prévention des risques, l’éducation à la sexualité s’est peu à peu élargie à une approche globale et positive, prenant en compte les dimensions affectives et relationnelles, de bien-être et de plaisir.
L’information sexuelle auprès des jeunes s’est développée avec l’arrivée du VIH*, à la fin des années 1980, et le besoin de prévenir les risques liés à cette maladie, alors mortelle. L’approche était centrée sur la connaissance des risques (les modes de transmissions du VIH, des infections sexuellement transmissibles et les grossesses non prévues*) et les moyens de s’en protéger (promotion de l’usage du préservatif et des moyens de contraception).
Une approche globale s’est développée ces dernières années, se basant sur les principes d’éducation pour la santé et la notion de santé sexuelle.
La santé sexuelle est définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme un « état de bien-être physique, émotionnel, mental et social en rapport avec la sexualité ».
Au lieu de focaliser sur les risques, cette approche positive permet de travailler sur les dimensions affectives de la sexualité, les compétences relationnelles, l’estime de soi, les questions d’identité de genre et d’orientation sexuelle pour donner à chaque individu les moyens de vivre une sexualité épanouie et dans le respect de chacun et chacune.
Connaissances et comportements des jeunes en santé sexuelle : données chiffrées
Mieux connaître le niveau de connaissance des jeunes sur le VIH, les infections sexuellement transmissibles (IST*) et leurs comportements face à la sexualité est une étape indispensable avant de mener une action de prévention.
La contraception
Si une grande majorité des femmes est sous couverture contraceptive en France (90 %), il existe encore un nombre d’échecs contraceptifs non négligeable. Ils sont la conséquence des obstacles qui existent encore au recours à une contraception efficace et adaptée pour toute femme, quelle que soit sa situation. Favoriser et améliorer l’accès à la contraception à toutes les femmes représente donc un enjeu sanitaire et social important.
En France comme en Île-de-France, la majorité des femmes utilise un moyen de contraception. Les jeunes ont encore principalement recours à la pilule contraceptive, suivie du préservatif. La double protection préservatif / pilule est également très importante avant 20 ans, sans doute liée à l’identification d’un double risque : une grossesse non prévue et une possible transmission d’une IST. Cependant, on constate une augmentation régulière de l’usage de nouvelles méthodes (notamment l’implant et le dispositif intra-utérin (DIU*).
-
La contraception en France
Les facteurs liés à l’absence de recours à la contraception sont (par ordre d’importance) : la situation financière, le niveau de diplôme et les croyances religieuses. Le type de contraceptifs utilisés :
- La pilule est le moyen le plus utilisé : 60,4 % chez les femmes de 15 à 19 ans ;
- À partir de 25 ans, d’autres méthodes prennent le relais, notamment le DIU ;
- Le préservatif masculin comme contraceptif est surtout utilisé chez les moins de 20 ans (29,6 %) ;
Les méthodes contraceptives plus récentes (implant, patch, anneau ou injection) restent minoritaires (5,7 %) mais ont été multipliées par 4 depuis 2005. Ainsi, l’utilisation de l’implant et du DIU sont en augmentation régulière depuis 2005. Cette tendance a été accentuée à partir de 2012 par la controverse liée aux risques accrus des pilules contraceptives de 3e et 4e générations (cf : enquête Fécond).
-
La contraception en Île-de-France
Les données en Île-de-France sont assez proches des données nationales. Tous âges confondus, la pilule arrive en première position (40 %), suivie du DIU (21 %) et du préservatif externe ou interne (12 %). Chez les jeunes :
- La pilule est le moyen le plus utilisé : 51,5 % chez les 15-29 ans ;
- Les jeunes utilisent majoritairement une double protection par rapport à leurs aînés.
L’association du préservatif à une autre contraception représente 16,5 % chez les 15-29 ans contre 3,3 % chez les 40-54 ans.
Les grossesses non prévues
En France, la couverture contraceptive est importante. Cependant, sur l’ensemble des grossesses rapportées en 2010, le taux de grossesse non prévue restait supérieur à 30 %. Parmi les résultats marquants :
- En 2016, 12 % des Franciliennes de 15 à 49 ans concernées par la contraception ont déclaré avoir eu une grossesse non prévue au cours des cinq dernières années.
- Six facteurs de risque identifiés : un jeune âge (20-29 ans) ; être déjà mère ; avoir renoncé à des soins pour motif financier au cours des douze derniers mois ; ne pas disposer d’une couverture maladie complémentaire ; avoir déjà eu des expériences bisexuelles au cours de sa vie ; avoir eu plus de trois partenaires sexuels masculins au cours de la vie.
- La majorité des Franciliennes utilisaient une méthode contraceptive le mois précédant une grossesse non prévue .
L’égalité et le respect dans les relations filles-garçons
L’éducation à l’égalité et au respect dans les relations filles-garçons est un aspect fondamental de l’éducation à la vie affective et sexuelle auprès des jeunes. En effet, la législation précise : « Une information consacrée à l’égalité entre les hommes et les femmes, à la lutte contre les préjugés sexistes et à la lutte contre les violences faites aux femmes et les violences commises au sein du couple est dispensée à tous les stades de la scolarité. » (Code de l’éducation, section 9 : l’éducation à la santé et à la sexualité ).
L’éducation à l’égalité fille-garçon passe par la déconstruction des stéréotypes de genre.
L’intégration des stéréotypes sexistes par la société a pour conséquence de renforcer les inégalités dans les relations hommes-femmes. Ils vont influencer les comportements des hommes et des femmes, souvent de façon inconsciente :
- Les garçons se soumettent au diktat de la virilité associée à la force physique, la multiplication des expérimentations sexuelles et la non expression des sentiments.
- Les filles peuvent subir ces stéréotypes en adhérant soit à l’image de la femme objet séduisante (exercice périlleux car il y a toujours le risque de tomber dans la catégorie des « filles faciles »), soit à l’image de la « fille bien ».
- Certains stéréotypes vont renforcer l’acceptation par les femmes de comportements violents et irrespectueux dans les relations de couple.
À un âge vulnérable, les jeunes adolescents peuvent se dévaloriser, vouloir se conformer à une norme qui ne leur correspond pas et avoir une confiance en eux très altérée. Ils peuvent développer des complexes ou ne pas être en accord avec leur identité profonde en contradiction avec les stéréotypes imposés.
Les IST dont le VIH
Les infections sexuellement transmissibles sont des infections provoquées par des virus, des bactéries, des champignons ou des parasites. Beaucoup d’idées reçues circulent sur la transmission des IST comme, par exemple, avoir une mauvaise hygiène ou passer aux toilettes après quelqu’un d’autre. Pourtant, les IST se transmettent lors des relations sexuelles : rapport vaginal, anal ou orogénital (sexe / sexe, anus / sexe, bouche / sexe).
Toutes les personnes ayant des rapports sexuels (avec des hommes, des femmes ou à plusieurs) sont susceptibles de contracter une infection. Ce n’est ni honteux, ni sale. La plupart des IST se dépistent et se soignent sans difficulté. Cependant, si elles ne sont pas détectées et traitées assez tôt, elles peuvent entraîner des complications.
Concernant la population jeune, il est important d’informer sur les différentes IST et notamment sur les modes de transmission, les modes de dépistage et les moyens de prévention.
Mettre en place un projet de prévention dans son établissement scolaire
L’éducation à la sexualité en milieu scolaire
Le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports statue sur la place de l’éducation à la sexualité en milieu scolaire : L’apprentissage d’un comportement responsable
L’éducation à la sexualité en milieu scolaire contribue à l’apprentissage d’un comportement responsable, dans le respect de soi et des autres. L’éducation à la sexualité est une démarche éducative qui vise à :
- Apporter aux élèves des informations objectives et des connaissances scientifiques ;
- Identifier les différentes dimensions de la sexualité : biologique, affective, culturelle, éthique, sociale, juridique ;
- Exercer l’esprit critique ;
- Favoriser des comportements responsables individuels et collectifs (prévention, protection de soi et des autres) ;
- Faire connaître les ressources spécifiques d’information, d’aide et de soutien dans et à l’extérieur de l’établissement.
Cette démarche s’inscrit dans la politique nationale :
- De prévention et de réduction des risques : grossesses précoces non désirées, mariages forcés, infections sexuellement transmissibles, VIH / sida ;
- De lutte contre les comportements homophobes, sexistes et contre les violences sexuelles ;
- De promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes, et de prévention des violences et cyberviolences sexistes et sexuelles.
Mise en œuvre de l’éducation à la sexualité : participation de tous les personnels
Tous les membres de la communauté éducative participent à la construction individuelle et sociale des enfants et des adolescents. Ils contribuent à développer chez les élèves le respect de soi, de l’autre et l’acceptation des différences. Cette éducation intègre une réflexion sur les dimensions affectives, culturelles et éthiques de la sexualité. L’éducation à la sexualité ne constitue pas une nouvelle discipline : elle se développe à travers tous les enseignements, notamment les sciences de la vie et de la Terre, l’enseignement moral et civique, l’histoire-géographie, le français, et dans le cadre de la vie scolaire. Elle vise :
- L'appropriation de connaissances ;
- Une meilleure perception des risques : grossesses précoces non désirées, infections sexuellement transmissibles dont le VIH / sida ; mais aussi l’exposition et la mise en image de soi et des autres sur Internet ;
- Le développement d’attitudes telles que l’estime de soi, le respect des autres, la solidarité, l’autonomie, la responsabilité.
Cette éducation à la sexualité ne se substitue pas à la responsabilité des parents et des familles. Afin de permettre aux élèves d’opérer des choix libres et responsables, elle tend à favoriser, chez eux :
- Une prise de conscience ;
- Une compréhension des données essentielles de leur développement sexuel et affectif ;
- L’acquisition d’un esprit critique ;
- Le sens et le respect de la loi.
Il s’agit de travailler avec les élèves dans une démarche fondée sur la confiance dans leurs capacités, visant à développer l’estime de soi et l’aptitude à faire des choix personnels. L’éducation à la sexualité prend la forme d’une invitation au dialogue, dans un cadre global, positif et bienveillant.
Au collège et au lycée
L’article L312-16 du code d’éducation prévoit : « Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène ».Elles relient et complètent les différents enseignements dispensés en cours.
La durée des séances et la taille des groupes sont adaptées à chaque niveau de scolarité. Ces séances sont organisées par une équipe de personnels volontaires et formés (professeurs, conseillers principaux d’éducation, infirmiers, etc.), le cas échéant en lien avec des partenaires extérieurs ayant un agrément national ou académique comme le Crips.
Construire son projet en promotion de la santé
Avant d’animer des séances de prévention, il est nécessaire de rédiger son projet de promotion de la santé en respectant les différentes étapes de la méthodologie de projet. Cela garantit le respect des objectifs définis, en fonction des besoins identifiés pour le public.
Il est important aussi de s’assurer des bonnes conditions d’organisation. La fiche projet ci-dessous vous permettra de tout prévoir avant la mise en œuvre du projet (calendrier, personnes mobilisées, besoins matériels, etc.) et d’obtenir l’impact escompté de vos actions.
Structurer son animation
Les cinq temps forts
Une animation comprend différentes phases qu’il est important de connaître afin de séquencer son intervention. Le séquençage est un outil pédagogique donnant un fil rouge aux animateurs et animatrices sur la dynamique de groupe et sur le contenu.
L'outil ci-dessous est un outil adaptable (objectifs, contenus, outils, temps) en fonction du contexte, du public, des objectifs de l’animation / du projet et de la dynamique du groupe. Ce séquençage prend en compte la courbe de participation d’un groupe. Il se base sur la dynamique en découpant la séance en cinq temps distincts.
-
Attirer l’attention
C’est assurer le départ de l’animation.
L’animateur ou l’animatrice accueille le groupe et attire son attention sur le changement de contexte et de thématique par rapport aux habitudes scolaires. Les participants doivent s’approprier l’espace pour être à l’aise.Ce temps peut servir de « sas » entre les cours, les transports, les freins organisationnels (retard, disponibilité des salles…) et l’animation. Ce moment est court mais nécessaire. Il permet un temps d’échange avec l’accompagnant, de s’assurer des bonnes conditions de l’animation et des participants. Il évite de démarrer sur les « chapeaux de roues » en oubliant la moitié des passagers.
-
Susciter l’intérêt
C’est donner la possibilité d’être acteur de l’animation.
Cette étape a pour objectif d’impliquer le groupe. L’animateur et les participants font connaissance, se présentent et créent des liens. L’animateur présente la séance, son objectif et son déroulement, recense les attentes et construit avec les participants un cadre dans lequel ils pourront évoluer.
-
Développer
C’est échanger, transmettre, débattre, apprendre, se questionner, questionner, s’amuser…
Cette étape est le cœur de la séance. Les participants sont attentifs, connaissent le déroulement et leur implication. L’animation peut être thématisée et utiliser un outil spécifique en fonction des objectifs, du contexte, du public ou de la sensibilité de l’animateur. L’outil pédagogique sera différent selon les projets dans lesquels s’inscrit l’animation. -
Retranscrire
C’est reprendre ensemble les étapes ou les moments forts de la séance.
Cette étape est la synthèse de la séance. Elle permet de « redescendre en douceur » et de constater le panel d’idées, de questions et de solutions évoquées. Elle permet aussi de s’assurer que les objectifs sont atteints et jauger la satisfaction. Cette retranscription peut utiliser des outils pédagogiques (quizz, mise en situation…). -
Conclure
C’est la fin de l’animation, mais une invitation à aller plus loin.
Elle consiste à identifier les ressources nécessaires pouvant aider les jeunes dans leur démarche (structures ressources, professionnels et/ou volontaires associatifs, brochures, lignes d’écoute, site internet…). Cette étape permet de conclure la séance, de mettre à disposition des brochures adaptées et des préservatifs.
-
Temps individuel
C'est le moment de poser une dernière question.
Ce temps permet aux participants de poser à l’animateur une question plus personnelle, celle que l’on n’a pas envie de dire devant tout le monde. L’animateur pourra guider et/ou orienter la personne vers des ressources plus spécifiques pour qu’elle puisse bénéficier d’un autre entretien ou d’une prise en charge (infirmière scolaire, planning familial).
Éléments de posture en animation
Les grands principes d’animation
Une animation-débat consiste avant tout à proposer un espace de parole et d’échanges à un groupe préalablement constitué.
En animation, la posture de l’intervenant ne sera pas la même que celle d’un enseignant lors d’un cours. Même si l’animateur peut être amené à transmettre des connaissances, l’objectif de l’animation est surtout d’assurer un échange entre lui et les participants. Pour ce faire, l’animateur veillera à :
- garantir un cadre favorisant le débat ;
- partir des questionnements et besoins des jeunes ;
- ne pas confondre ses attentes et représentations avec celles des jeunes ;
- respecter l’intimité et les valeurs (culturelles et/ou religieuses) des jeunes ;
- apporter des connaissances objectives lorsque nécessaire ;
- se positionner au même niveau que le groupe pour ne pas être dans un savoir descendant.
Les incontournables du cadre
Il est essentiel en début d’animation de construire un cadre bienveillant et sécurisant. Ce cadre doit être créé à partir des propositions du groupe et validé collectivement afin d’obtenir l’adhésion de toutes et tous :
- protéger son intimité et celle de l’animateur ;
- suspendre tout jugement (positif ou négatif) durant l’animation ;
- chaque parole a de la valeur et doit être respectée ;
- pas d’obligation de prendre la parole.
Les techniques et postures à privilégier en animation
Différentes techniques et postures, inspirées du counseling, peuvent être utilisées tout au long de la séance par l’intervenant afin d’accueillir la parole du groupe et la réguler :
- l’empathie ;
- les questions ouvertes ;
- l’acceptation inconditionnelle ;
- l’écoute ;
- le reflet des sentiments ;
- la confiance ;
- la reformulation ;
- la suspension du jugement.
-> L’écoute active
Veiller à ne pas écouter que ce que l’on veut entendre, mais s’assurer des propos de la personne en face. Pour ce faire, on peut utiliser la reformulation et les questions ouvertes.
Exemples : « Si j’ai bien compris… », « Que veux-tu dire lorsque que tu dis cela ? », «Comment expliquez-vous cela ? ».
-> La suspension ou l’absence de jugement
Éviter le discours moralisateur ou jugeant sur la personne, sur ses pratiques et ses comportements. Chaque personne agit selon ses propres raisons ou motivations. Cela se réfère à l’acceptation inconditionnelle ou encore à l’empathie.
-> La congruence
C’est être en cohérence avec soi-même. Il s’agit d’identifier ses propres limites, les accepter et être en capacité de clore un débat ou d’orienter vers une autre personne.
Exemple : « Je ne me sens pas capable d’être neutre sur ce sujet, je préfère que ce sujet soit abordé avec l’infirmière scolaire ».
-> Le vocabulaire
Il doit être adapté aux publics rencontrés. Il est nécessaire de s’assurer qu’il soit bien compris, que les jeunes intègrent bien les notions évoquées. De même, il est important de ne pas s’arrêter à un vocabulaire familier pouvant être utilisé par les jeunes. La reformulation est indispensable pour valider un vocabulaire commun.
-> Les informations
Elles doivent être véridiques et objectives. Cependant, l’intervenant n’est pas détenteur de tout savoir. Il a le droit de ne pas tout savoir mais il est nécessaire d’être en capacité de le reconnaître face au groupe.
-
L’écoute active
Veiller à ne pas écouter que ce que l’on veut entendre, mais s’assurer des propos de la personne en face. Pour ce faire, on peut utiliser la reformulation et les questions ouvertes. Exemples : « Si j’ai bien compris… », « Que veux-tu dire lorsque que tu dis cela ? », «Comment expliquez-vous cela ? ».
-
La suspension ou l’absence de jugement
Éviter le discours moralisateur ou jugeant sur la personne, sur ses pratiques et ses comportements. Chaque personne agit selon ses propres raisons ou motivations. Cela se réfère à l’acceptation inconditionnelle ou encore à l’empathie.
-
La congruence
C’est être en cohérence avec soi-même. Il s’agit d’identifier ses propres limites, les accepter et être en capacité de clore un débat ou d’orienter vers une autre personne.
Exemple : « Je ne me sens pas capable d’être neutre sur ce sujet, je préfère que ce sujet soit abordé avec l’infirmière scolaire ».
-
Le vocabulaire
Il doit être adapté aux publics rencontrés. Il est nécessaire de s’assurer qu’il soit bien compris, que les jeunes intègrent bien les notions évoquées. De même, il est important de ne pas s’arrêter à un vocabulaire familier pouvant être utilisé par les jeunes. La reformulation est indispensable pour valider un vocabulaire commun.
-
Les informations
Elles doivent être véridiques et objectives. Cependant, l’intervenant n’est pas détenteur de tout savoir.
Il a le droit de ne pas tout savoir mais il est nécessaire d’être en capacité de le reconnaître face au groupe.
En résumé, comment rater son animation
- se référer à ses représentations et les calquer sur le groupe ;
- monopoliser la parole ;
- ne jamais solliciter la participation du groupe ;
- ne pas annoncer son plan, sa démarche pédagogique ;
- ne pas être à l’écoute du groupe ;
- considérer que le public ne sait rien et que seul l’intervenant détient la vérité ;
- utiliser un jargon professionnel avec un public qui ne le maîtrise pas ;
- raconter sa vie ;
- ridiculiser ses interlocuteurs ;
- arriver les mains dans les poches sans rien avoir préparé
-
Télécharger le guide
Guide "Paroles de pros" : ce guide permet à tout professionnel de l'éducation de concevoir et animer des actions de prévention auprès des jeunes en milieu scolaire sur l'éducation à la sexualité. Guide 100% numérique et interactif.
Date de publication 2021Auteur: Crips Île-de-France