Les discriminations vécues
Si la science a fait d’immenses progrès en 40 ans, il n’en est pas de même en ce qui concerne les progrès sociétaux. Les discriminations à l’encontre des personnes séropositives demeurent à un niveau très élevé. En 2019, la 6e enquête de Sida info service sur les discriminations subies par les personnes vivant avec le VIH révèle que « plus de trois répondants sur cinq (67.4 %) pensent avoir déjà été discriminés du fait de leur séropositivité. Parmi les domaines où ont eu lieu ces épisodes discriminants, celui de la santé est majoritairement évoqué (60%). Les dentistes sont toujours les spécialistes les plus souvent cités (45% des spécialités évoquées) bien que toutes les catégories médicales soient mises en cause. Parallèlement, près d'un répondant sur deux estime avoir été victime de discrimination dans la sphère privée et un tiers dans le cadre professionnel ».
Ne pas pouvoir dire sa séropositivité : une réalité
D’après une enquête Ipsos pour Gilead en 2018, près d’une personne vivant avec le VIH sur trois (31%) n’a parlé de sa séropositivité qu’à trois de ses proches au maximum. 43% mentent « souvent » à leur entourage sur leur situation et une personne sur quatre cache ses rendez-vous médicaux et ses traitements à ses proches. Cette invisibilité forcée a des conséquences fortement négatives sur la vie personnelle : près d’une personne sur deux a renoncé à son désir de parentalité. Près de 40% ont renoncé à se marier ou à se pacser ; huit personnes sur dix ont anticipé ou concrétisé un divorce ou une séparation avec leur conjointe ou conjoint suite à la découverte de leur séropositivité.
L’impact des fausses représentations
Les résultats du sondage, réalisé pour AIDES par l’Institut CSA en 2017, sur la perception des personnes séropositives par la population française, mettent en exergue des représentations fausses, sources d’un niveau général de discriminations élevé. Ainsi, plus d’un parent sur cinq se sentiraient « mal à l’aise » si l’un des enseignants de leur enfant était séropositif (33 % chez les moins de 35 ans).
Parmi les répondants en activité, 16 % se sentiraient « mal à l’aise » à l’idée d’avoir un collègue de travail séropositif (30 % chez les 18-24 ans). Ils sont 10 % à se dire gênés à l’idée de « fréquenter le même cabinet médical qu’une personne séropositive » (15 % chez les 18- 24 ans).
Quelle est la première raison évoquée pour ces attitudes discriminatoires ? La peur de la contamination. D’où le besoin impérieux de renforcer le niveau d’information global de la population sur le VIH/sida, et ce à tous les âges.
L’information comme solution
L’information sur la réalité de la vie avec le VIH passe avant tout par la parole des personnes concernées. C’est sur la base de ce constat que le projet « VIVRE » est né. Devant la caméra de Dominique Thiery, Bernard, Fred, Jérémy, Giovanna et Ramona ont accepté de témoigner, à cœur ouvert, de leur vie avec le VIH. Cinq témoignages qui n’éludent rien des difficultés, des blessures, mais aussi des joies, des réussites et des espoirs. Cinq témoignages qui nous poussent à réfléchir aux manières de lutter, ensemble, contre la sérophobie. Cinq témoignages qui sont autant d’outils pour faire évoluer les mentalités et pour faire changer le regard.
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