Le Crips est un acteur incontournable de formation auprès des professionnels et de prévention auprès des jeunes en Île-de-France. Pourtant, les bénéficiaires doivent pouvoir s’emparer des sujets qui les concernant et être capables, au même titre que leurs aînés, d’entreprendre des projets sur ces thématiques. Comme nous le faisons avec les professionnels, nous devons être en mesure de donner les opportunités nécessaires à notre public cible pour qu’il puisse s’exprimer et avoir envie d’entreprendre.

Il est donc nécessaire de lutter contre l’autocensure et de promouvoir leur participation active dans la construction des programmes de promotion de la santé qui les concernent. Nous devons aujourd’hui renouveler les modes de participation des publics concernés et porter leur voix, afin de renforcer durablement leurs capacités à agir sur leur santé et sur celle de leur entourage.

Nos projets s’intègrent donc dans une dynamique de Youth empowerment

Forts de nos trente ans d’expérience auprès des jeunes, des publics prioritaires et des professionnels socioéducatifs, nous avons constaté la récurrence d’une vision très péjorative des comportements juvéniles. Notre approche de développement des compétences psychosociales et de renforcement des capacités des jeunes de 13 à 25 ans à prendre soin d’eux mêmes, contribue à l’augmentation de leur estime de soi, en luttant contre les conceptions stéréotypées qui renforcent l’autocensure des jeunes dans des situations qui pourraient avoir un impact positif sur leur santé.  Ces stéréotypes s’accompagnent parfois d’un discours moralisateur, au détriment d’une approche positive à laquelle le public sera réceptif. Ainsi, la présomption de l’immaturité inhérente à la jeunesse contredit l’objectif d’autonomisation et d’empowerment des jeunes sur les questions de santé qui les concernent, mais également sur celles au profit de leurs pairs.

En effet, la faiblesse de la participation effective des jeunes dans l’élaboration des réponses et des politiques publiques de santé participe au sentiment de « stigmatisation » par la société « adulte ». Ce phénomène entraîne parfois « une « méfiance », voire une « défiance » vis-à-vis des actions mises en œuvre par les professionnels. »

Faire corréler le projet professionnel et l’engagement social des jeunes permet de créer un cadre les incitant à mettre leurs compétences au service de la santé. Pendant un « Créathon », des équipes pluridisciplinaires sont composées pour inventer des outils de promotion de la santé et des projets de prévention par les pairs. Cet événement permet de créer une démarche collaborative et de rendre accessibles les ressources nécessaires afin d’encourager une prévention user-friendly.

En novembre 2018, le Prevathon a rassemblé une vingtaine de jeunes pendant 48 heures pour travailler sur les thématiques suivantes : le consentement, la contraception, les dépistages des IST, et le rapport au corps.  Jess, l’équipe gagnante du Prevathon, s’est rendu à l’événement international, le "Hacking Health Camp 2019", et y a décroché la mention honorifique « meilleur potentiel de réussite ».

Nous encourageons l’entrepreneuriat social en santé pour et par les jeunes, et proposons un accompagnement innovant et adapté à leurs besoins. Notre « Couveuse » nous permet d’accompagner des porteurs de projet ayant la volonté de s’investir sur le long terme. Nous devons être en mesure de donner des opportunités à notre public pour qu’ils puissent s’emparer de nos thématiques et partir de leurs centres d’intérêts pour devenir acteurs de prévention.