Plus de 40 ans après la découverte du virus du sida, atteindre 0 contamination au VIH à l’horizon 2030 est une réalité tangible. Pas un espoir mais bel et bien un objectif de santé publique inscrit, notamment, dans le plan « Pour une Île-de-France sans sida ».

Quant plus de 5 000 contaminations au VIH sont découvertes chaque année dans notre pays, il va s’en dire que pour atteindre l’objectif du contrôle de l’épidémie d’ici 7 ans, la réponse doit être forte et volontariste. Et nous avons là un triple défi.

Le défi de l’information du grand public sur les moyens de prévention disponibles. Car oui, les outils pour mettre fin à l’épidémie nous les avons. Ce sont ceux de la prévention diversifiée, c’est-à-dire un éventail d’outils permettant à chacune et chacun de choisir sa prévention, une prévention sur-mesure, en fonction de sa situation, ses envies, ses possibilités : les préservatifs interne et externe, la prophylaxie pré exposition, le traitement comme outil de prévention pour les personnes séropositives, les dépistages, le traitement post-exposition.

L’accessibilité à ces outils a été fortement renforcée ces dernières années. Les préservatifs externes (dits masculins) sont gratuits pour les moins de 26 ans en pharmacie. La prophylaxie pré exposition (PrEP), le traitement prévention pour les personnes séronégatives, peut être prescrit par tout médecin, notamment le médecin traitant. Le dépistage est possible sans rendez-vous, gratuitement et sans ordonnance dans tous les laboratoires de France.

On peut le dire : ce sont de bonnes nouvelles ! Mais si l’offre existe, encore faut-il qu’elle soit connue. Les chiffres de notre sondage publié hier sont sans appel : près de deux tiers des Français pensent que le préservatif est l’unique mode de prévention contre le VIH. Et seule une courte majorité déclare être au courant des conditions d’accès au dépistage (gratuit et sans ordonnance). 

Informer pour concrétiser l’accessibilité : notre premier défi.

Les études sont concordantes pour dire que le niveau d’information des jeunes sur le VIH baisse, entraînant une hausse des contaminations chez les 15 à 24 ans, une augmentation des fausses croyances et une utilisation insuffisante des moyens de prévention.

La prévention doit se faire à tous les âges, tout au long d’un parcours de santé. Et quoi de mieux que de mobiliser celles et ceux à qui, par définition, nous parlons de notre santé globale : les professionnels de santé.