En 1992, le Crips Île-de-France, en partenariat avec Médecins du Monde et l'AESS, lance un concours de scénarios sur la prévention du VIH/sida intitulé « 3000 scénarios contre un virus » ouvert aux jeunes jusqu'à 21 ans. L'idée est de faire réaliser par des professionnels du cinéma 30 courts métrages pour être diffusés sur les chaînes de télévision. 

30 réalisateurs et réalisatrices ont choisi parmi les 60 scénarios primés ceux qu'ils souhaitaient réaliser, d'une durée de 5 minutes maximum. 

De janvier à juin 1994, 4 sociétés de productions ont donc organisé les tournages de courts métrages auxquels les auteurs des idées de scénarios étaient conviés, afin d'engager un dialogue avec le réalisateur ou la réalisatrice, les acteurs/actrices et les techniciens/techniciennes. À ce dispositif, se sont associés des artistes et professionnels du cinéma aujourd’hui très connus comme Cédric Klapisch, Chiara Mastroianni, Mathieu Kassovitz, Valeria Bruni-Tedeschi, Vincent Cassel, Gérard Jugnot, et bien d’autres.

A partir du 31 mai 1994, les films sont diffusés sur toutes les chaînes françaises de télévision, et à partir de septembre 1994 sur TV5 monde, des chaînes françaises locales mais aussi en Espagne, en Italie, en Russie et en Pologne. Ils ont reçu un accueil très enthousiaste du public dans de nombreux festivals de cinéma tels que le Festival international de Puerto de la Cruz ou le Festival du Film Italien de Sorrento au cours desquels le prix spécial du Jury leur a été attribué. De nombreuses diffusions ont été aussi réalisées dans les ambassades de France à l'étranger ou dans les instituts français : ce fut le cas à Mexico, Cracovie ou Heidelberg. Par ailleurs, ils ont été souvent utilisés par les associations de lutte contre le sida. Ce concours en a initié d'autres, similaires, en Belgique, au Canada et aux Etats-Unis.

A l'occasion des 30 ans de ce concours (1994 - 2024), une restauration des films a été entreprise avec l’Agence du court-métrage : les pellicules d'origine ont été scannées et nettoyées avant de leur appliquer un nouvel étalonnage. Grâce à cette restauration, ces films ont retrouvé un standard de diffusion actuel, tout en conservant leur grain et leur patine qui marque leur époque.

Découvrez les coulisses de la restauration des films et l'interview de Frédéric Hugot, responsable technique à l'Agence du court métrage :

Pour faire honneur à cette collection et pour créer une nouvelle dynamique, le Crips Île-de-France a entreprit un nouveau projet de vidéos auprès de jeunes dans le but d'avoir de nouveaux outils à diffuser largement. Ces nouveaux spots de prévention témoignent d’une situation qui a, certes, grandement et favorablement évolué grâce à la prévention diversifiée depuis les années 90, mais qui relèvent aussi les enjeux actuels collectifs et de la lutte contre la sérophobie.

Un partenariat avec l’école Sup de Pub nous a permis de concrétiser cette intention, de laisser s'exprimer nouveaux talents qui s'adressent à leur génération.