Le Centre régional d'information et de prévention du sida et pour la santé des jeunes
La PrEP
Date de création : 19/04/2021
Date de modification : 13/11/2023
La prophylaxie pré-exposition PrEP : un comprimé pour se protéger du VIH
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La PrEP
On entend de plus en plus parler de la PrEP, ce nouvel outil de prévention contre le VIH. Mais de quoi s'agit-il ? À qui ça s'adresse ? Et comment ça marche ? Pour en savoir plus, vous pouvez consulter ce film court produit par l'association Aides.
La PrEP, qu’est-ce que c’est ?
Autorisée à partir de 2016 en France, la prophylaxie pré-exposition (PrEP) repose sur l’utilisation d’un traitement antirétroviral chez des personnes séronégatives exposées à un risque VIH, afin de bloquer la transmission du virus. Le médicament utilisé dans le cadre de la PrEP associe deux antirétroviraux contre le VIH : l’emtricitabine et le ténofovir disoproxil. Aujourd’hui, ce médicament est commercialisé sous le nom Truvada® et existe en versions génériques. La PrEP ne protège que du VIH mais non d’autres infections sexuellement transmissibles. C’est pourquoi la PrEP s’inscrit dans un suivi renforcé et individualisé en santé sexuelle.
La PrEP peut être prise en continu (un comprimé tous les jours) ou en discontinu / « à la demande » avec un respect scrupuleux des heures de prise. Il s'agit alors de prendre deux comprimés 24h à 2h avant un acte sexuel, puis un comprimé 24h après et un autre 48h après la première prise.
Ce mode de prévention, c’est nouveau ?
Non, ce type de prévention par médicament est courant en médecine. Un exemple parmi plusieurs : les voyageurs se rendant dans une zone de paludisme prennent un antipaludéen avant, pendant et après leur séjour. Cette prophylaxie permet d’éviter de contracter l’infection en cas de pénétration du parasite dans l’organisme par piqûre de moustique.
L’utilisation des antirétroviraux (ARV) en prévention n’est pas nouvelle. Ils sont employés avec succès
pour réduire le risque de transmission du VIH de la mère à l’enfant depuis 1994 (PTME = Prévention de la transmission materno-foetale),
après une exposition au VIH (rupture de préservatif, piqûre accidentelle...) depuis 1997 (TPE = Traitement post-exposition).
La PrEP, c’est pour qui ?
Comme l'énonce la Haute autorité de santé, la PrEP s’adresse à des personnes exposées au VIH. La PrEP peut être utile à toute personne dans certains contextes de la vie sexuelle, notamment pour les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les personnes trans, les femmes et les hommes hétérosexuels présentant un contexte de forte exposition au VIH, les usagers de produits psychoactifs injectables avec échanges de seringues.
La HAS insiste sur le fait que "l’identification des personnes exposées au VIH pour lesquelles la PrEP est adaptée nécessite une approche individualisée qui tient compte des expositions passées et futures" et que "les indications ne doivent pas être utilisées comme des critères de sélection mais servent à guider la discussion avec le patient et à l’aider à prendre une décision éclairée quant à l’utilisation de la PrEP".
La PrEP, est-ce efficace ?
De nombreuses études, comme l’étude Ipergay de l’ANRS ont démontré l’efficacité de cet outil sur le plan individuel. Concrètement, la PrEP et son appropriation par les populations clés est la clé du contrôle de l’épidémie d’ici 2030: ainsi, entre 2012 et 2018, le nombre de contaminations a chuté de 71% au Royaume-Uni chez les hommes gays et bisexuels.
La PrEP touche-t-elle tous les publics potentiellement bénéficiaires ?
Non. En France, les données de l’ANSM rapportent des profils trop homogènes parmi les personnes utilisatrices de la PrEP : 98% sont des HSH et seuls 7,5% sont nés à l’étranger.
Selon l’enquête Rapport au sexe 2019 (ERAS) qui dresse un portrait de l’utilisateur PrEP : « il a un âge médian de 38 ans, a fait des études supérieures (plus de 80%), réside en région parisienne (40%) et considère avoir une situation financière « aisée, confortable » (65,2%) ».
Il est donc essentiel de promouvoir la PrEP en direction des jeunes LGBT, des personnes en précarité et des populations afro-caribéennes afin d’augmenter la couverture PrEP au sein de ces populations exposées au VIH.
La PrEP en pratique
Qui prescrit la PrEP ?
Initialement, la PrEP ne pouvait être prescrite que par un médecin spécialiste du VIH. Depuis 2021, la PrEP peut être prescrite par tout médecin, généraliste ou spécialiste, ainsi qu'en Cegidd.
Quel suivi médical ?
Deux consultations sont nécessaires avant la prescription de PrEP. La première consultation comprend : une visite médicale avec examen clinique, un entretien de counselling, un prélèvement sanguin (dépistage du VIH, des hépatites et des IST, bilan rénal). La deuxième consultation, au moins trois semaines plus tard, permet d’effectuer une nouvelle recherche de signes cliniques de primo-infection VIH, tire les conclusions du bilan biologique, réalise la première prescription de PrEP. L’absence d’infection par le VIH doit être confirmée avant la prescription d’une PrEP.
La prescription de PrEP impose une surveillance clinique et biologique trimestrielle (dépistage des IST et vérification de la fonction rénale) afin que l’ordonnance de PrEP puisse être renouvelée.
Quel est le coût ?
Le médicament est totalement pris en charge par la Sécurité sociale. Quant aux consultations médicales et aux examens biologiques, il peut y avoir un reste à charge. Si une difficulté existe pour avancer les frais notamment en cas d’absence de mutuelle, il convient de privilégier les Cegidd qui sont gratuits. En cas d'absence de de droits ouverts à la Sécurité sociale, les une permanence d’accès aux soins de santé ou le service social de l'hôpital peuvent être contactés. Les personnes étrangères en situation irrégulière résidant de façon stable en France peuvent accéder à la PrEP via l’AME.
Quelles évolutions futures pour la PrEP ?
Il n'existe pour l'instant qu'une sorte de PrEP par prise orale mais des recherches et des essais utilisant d’autres antirétroviraux et d’autres modes d’administration sont en cours :
gel vaginal ou rectal,
film vaginal,
anneau vaginal,
injection trimestrielle d’une molécule à diffusion retardée (à noter que l'Agence européenne des médicaments a récemment autorisé la PrEP injectable à longue durée d'action)
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Exposition : la prévention du VIH/SIDA
Lien de téléchargement
Exposition : la prévention du VIH/SIDA
Cette exposition vise à porter à la connaissance d'un large public les avancées en termes de prévention du VIH et les défis à relever dans la lutte contre l'épidémie. Elle comprend 6 panneaux. Un panneau introductif résume les moyens de prévention actuels. Les panneaux suivants abordent : le traitement comme prévention (TasP), la prophylaxie préexposition (PrEP), l'importance du dépistage et le panel de méthodes existantes, vivre avec le VIH aujourd'hui, les perspectives actuelles dans la lutte contre le VIH/sida.
Thématique: Prévention du VIH/sida, IST, hépatite
Date de création 23/03/2021
Date de modification 20/04/2021