La prévention VIH/sida : les outils d'aujourd'hui
Date de modification : 29/11/2023
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La prévention : diversifiée et médicale
Ces dernières années, d’immenses progrès scientifiques ont été réalisés concernant la prévention VIH. Ils restent trop peu connus face aux idées reçues que beaucoup gardent à l’encontre du VIH et de la prévention. La lutte contre le sida et la vie avec le VIH ont profondément changé depuis la découverte du virus il y a 40 ans.
Tous les acteurs de première ligne participent à relayer ces nouvelles connaissances auprès de leurs publics pour contribuer à mettre fin à l'épidémie et permettre à chacun de choisir le moyen de prévention VIH adapté à ses pratiques, ses envies, ses possibilités en toute connaissance de cause.
Cette page résume les principales informations à connaître. [État des connaissances : janvier 2023]
Aujourd’hui la prévention VIH n’est plus centrée uniquement sur le préservatif. Elle est dite diversifiée car composée de nombreux outils permettant à chacune et chacun d’adapter sa prévention à sa vie, ses possibilités, ses envies, favorisant ainsi une appropriation de la prévention VIH en général.
Le préservatif
Le préservatif interne (dit féminin) et le préservatif externe (dit masculin) restent toujours le moyen le plus facile d’accès pour se protéger du VIH et des autres IST. Il en existe de différentes tailles, formes, couleurs, parfums…
Le préservatif interne : présentation
Le préservatif interne est un outil de prévention VIH en polyuréthane ou en nitrile. Sa composition convient parfaitement aux personnes allergiques au latex. Communément appelé « préservatif féminin », on le nomme désormais préservatif interne car son utilisation est également adaptée aux pénétrations anales.
Comment ça fonctionne ?
Le préservatif interne recouvre entièrement la paroi vaginale (ou anale). Il n’y a donc aucun contact entre les muqueuses et le sperme.
Les avantages du préservatif interne ?
- Le préservatif interne peut être posé plusieurs heures avant un rapport sexuel.
- C’est un dispositif apprécié par les femmes car il permet plus d’autonomie en matière de prévention.
- C’est un dispositif qui permet de diversifier l’offre d’outils de prévention VIH.
- Le préservatif interne est beaucoup plus lubrifié que le préservatif externe, ce qui apporte beaucoup plus de confort.
- Il protège des infections sexuellement transmissibles.
Les inconvénients ?
Son accessibilité et son prix : le préservatif interne est plus difficile à se procurer et son prix et bien plus élevé que le préservatif externe. Néanmoins, de nombreuses associations telles que le Planning familial, des centres médico-sociaux, des centres de dépistage ou des missions locales le proposent gratuitement.
Le préservatif externe : présentation
Le préservatif externe est un outil de prévention VIH majoritairement en latex et à usage unique. C’est un dispositif qui se déroule sur le pénis en érection avant un rapport sexuel. On peut en trouver de différentes tailles et dans d’autres matières en cas d’allergie au latex. Le préservatif est l’outil le plus connu et répandu. Pour que son efficacité soit maximale, il doit être mis avant toute pénétration afin d’éviter les risques liés à une grossesse ou à une infection sexuellement transmissible.
À noter : depuis le 1er janvier 2023, les préservatifs externes sont gratuits pour tous les jeunes (jusqu’à 26 ans), et ce, dans toutes les pharmacies. En effet, tous les jeunes de moins de 26 ans, qu’ils soient majeurs ou mineurs, pourront se procurer gratuitement et sans ordonnance des préservatifs en pharmacie. Cette mesure mise en place par le gouvernement a pour objectif d’améliorer la prévention VIH mais aussi celles des infections sexuellement transmissibles (IST).
Les avantages du préservatif externe ?
- Il protège efficacement des IST.
- Son accessibilité et sa gratuité pour les moins de 26 ans
Les inconvénients ?
Tout comme le préservatif interne, le préservatif externe est un outil de prévention VIH dont il faut prendre soin ! Attention aux éventuelles déchirures quand on ouvre la pochette, mais également aux dates de péremption et au respect des normes de fabrication notamment.
Aller plus loin
Séquence préservatif : découvrez notre outil pédagogique pour illustrer les différentes étapes d'un rapport sexuel et la pose d'un préservatif interne et externe.
Préservatif "mode d'emploi" : une brochure Santé publique France à découvrir.
Le dépistage : le prélèvement sanguin
La multiplication des outils de dépistage (en laboratoire sans prescription médicale ni avance de frais, en Cegidd, via un dépistage rapide ou via un autotest) permet de travailler efficacement vers une plus grande précocité du dépistage suite à une exposition au VIH, ainsi qu’à une plus grande régularité d’utilisation pour les populations les plus concernées. Se dépister, c’est prendre soin de soi, c’est prendre soin des autres.
L'autotest, c’est quoi ?
L’autotest est un outil de dépistage et de prévention VIH, sous forme de kit vendu en pharmacie. Son prix varie entre 10 et 25 euros. Aujourd’hui il n’existe que deux produits en vente et validé par les normes européennes (marquage CE). À ce jour, les autotests ne sont pas remboursés par l’Assurance maladie mais certaines associations de lutte contre le VIH/sida en mettent à disposition, notamment pour les personnes les plus exposées.
Comment ça fonctionne ?
- La réalisation d’un autotest est recommandée a minima 12 semaines après un rapport à risque et une exposition au VIH
- Les professionnels de santé (CEGIDD, pharmaciens, personnes travaillant dans les associations spécialisées) peuvent vous accompagner et vous conseiller ; vous pouvez également appeler Sida Info Service pour tout conseil (0800 840 800).
- Le mode d’emploi est très bien. Reportez-vous à ce document présent dans chaque kit.
- En 15 minutes, vous aurez le résultat.
Pour en savoir plus sur l’autotest, découvrez notre dossier thématique sur le sujet.
Le test en laboratoire d’analyses médicales
Les laboratoires d’analyses médicales réalisent des tests de dépistage du VIH et autres infections sexuellement transmissibles (IST) et des hépatites virales. Le dépistage en laboratoire est remboursé par la Sécurité sociale.Il n’est pas nécessaire d’avoir une prescription médicale (ordonnance), ni de rendez-vous. Il est recommandé de le faire six semaines après l’exposition au VIH.
Comment ça fonctionne ?
Le dépistage en laboratoire est réalisé via une prise de sang. Les résultats sont communiqués 24h à 72h après le test.
La réduction des risques pour les usagers de drogues
Définition
La réduction des risques (RdR) est un outil de prévention VIH et une démarche et une politique de santé publique définie comme l’ensemble des mesures visant à réduire les problèmes sociosanitaires liés à la consommation de drogues, à prévenir la transmission des infections et à diminuer la mortalité par surdose par injection.
Une vidéo pour en savoir plus.
Les principaux dispositifs
Il existe un certain nombre de dispositifs spécifiques aux produits ou aux pratiques de consommation. Parmi les principaux, on a :
- l’accès aux seringues propres et les programmes d’échanges de seringues ;
- les traitements de substitution (buprénorphine et Subutex®, méthadone…) ;
- le réseau de structures d'accueil et de prise en charge des usagers de drogues via la création, en 2005, des CAARUD et CSAPA.
Pour en savoir plus sur cette politique de santé, consultez notre article ICI.
Le traitement post-exposition
Ce dispositif de prévention VIH, trop peu connu, permet à une personne séronégative ayant été exposée au VIH de prendre un traitement antirétroviral pendant un mois et ainsi empêcher une contamination au VIH. Le traitement, disponible gratuitement dans tous les services d’urgences des hôpitaux, doit être pris dans les heures qui suivent l’exposition au VIH, au maximum 48 heures après.
À qui s’adresse le TPE ?
Le traitement post-exposition (TPE) s’adresse aux personnes ayant un risque de contamination au VIH. Voici des exemples de situations à risque :
- En cas de rupture du préservatif (interne ou externe).
- En cas d’oubli de la PrEP.
- Si le ou la partenaire est séropositif ou si le/la partenaire ne connaît pas son statut sérologique.
- En cas de partage ou réutilisation de seringue lors d’une consommation de drogue.
- En cas d’exposition au sang ou à un liquide biologique.
La prise du TPE a pour objectif d’empêcher une contamination au VIH. Accessible gratuitement dans toutes les urgences hospitalières, le TPE doit être demandé le plus tôt possible après le risque (maximum 48 heures après). Après évaluation de l’exposition au VIH par un médecin, le TPE doit être suivi pendant 28 jours à raison d’une prise quotidienne de médicament.
Pour en savoir plus sur le Traitement Post Exposition, découvrez le dossier thématique du Crips sur le sujet.
La prophylaxie préexposition
La PrEP, qu’est-ce que c’est ?
La PrEP peut être initiée chez son médecin traitant ; la prescription sera faite pour trois mois. Cela signifie que, tous les trimestres, la personne aura à renouveler son ordonnance de PrEP. L’avantage étant que cette régularité permet des bilans globaux en santé sexuelle, ce qui est tout à l’avantage des personnes. Le traitement est entièrement pris en charge par la Sécurité sociale, aucune avance de frais ne vous sera demandé. Il est important de rappeler que la PrEP ne protège que du VIH et non des autres infections sexuellement transmissibles.
Comment ça marche ?
La PrEP est un comprimé qui doit être pris en continu, c’est-à-dire un comprimé tous les jours en respectant des horaires fixes. Il peut également être pris en discontinu, à savoir : deux comprimés 24h à 2h avant un acte sexuel, puis un comprimé 24h après, et le dernier 48h après la première prise.
Comme le note la Haute Autorité de santé, la PrEP peut concerner toutes les personnes sexuellement actives. Il s’agit donc d’en parler avec son médecin pour voir si cet outil de prévention VIH convient à nos envies et situation.
Aller plus loin
Dossier thématique « la PrEP » : usages, efficacité, la PrEP en pratique, découvrez notre dossier sur le sujet.
Les Français et les traitements de prévention contre le VIH/sida : à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre 2022, le Crips a réalisé un sondage et se penche sur le niveau de connaissance des Français 40 ans après la découverte du virus.
Le traitement comme prévention (TasP)
Le traitement antirétroviral, pris régulièrement par les personnes vivant avec le VIH, baisse très fortement la présence du virus dans leur sang jusqu’à l’obtention d’une charge virale indétectable. À partir de là, et avec ce critère de charge virale indétectable, une personne séropositive ne peut pas transmettre le VIH.
Cette avancée concernant la prévention VIH est capitale pour les personnes touchées ou qui ont peur de transmettre le virus à leur(s) partenaire(s). En effet, le traitement permet d’allonger l’espérance de vie d’une personne séropositive au VIH (à tel point qu’elle est aujourd’hui identique à celle d'une personne séronégative), améliore sa qualité de vie et lui permet de ne pas atteindre le stade sida. Mais surtout il empêche la transmission du virus à un partenaire séronégatif : la chaîne de transmission est donc interrompue.
indétectable = intransmissible
Ce slogan ou consensus scientifique signifie qu’une personne séropositive sous traitement ne peut pas transmettre le virus du sida, car sa charge virale est indétectable.
Pour en savoir plus sur ce message de prévention VIH et en comprendre les enjeux : découvrez notre dossier thématique.