Spontanément, 8 Français sur 10 déclarent être bien informés sur le VIH, comme en 2022 et 2021. Il convient néanmoins de nuancer ce score très positif, puisque seulement une minorité (17%) estiment être « très » bien informés. La fragilité de ce niveau d’information va se vérifier dans les faits, lorsque les Français sont interrogés sur leurs connaissances en matière de prévention et de dépistage.

Concernant la prévention, uniquement un tiers (36%) des Français estiment que le préservatif est l’unique mode de prévention contre le VIH. Un Français sur deux ignore qu'une personne séropositive sous traitement  ne transmet pas le VIH (53%) et qu'il existe un traitement préventif afin d'éviter d'êre contaminé par le VIH pour les personnes séronégatives (45%). Des avancées en matière de prévention qui sont particulièrement méconnues chez les plus âgés.

Concernant le dépistage du VIH, une courte majorité des Français déclarent être au courant qu’il est gratuit dans tous les laboratoires d’analyses médicales (59%), et ne nécessite pas d’ordonnance (57%).

Enfin, seule une minorité de Français (39%) estiment que les personnes porteuses du VIH (même récemment dépistées et sous traitement) vivent aussi longtemps que la moyenne des Français.

Un niveau d’information donc très relatif, et qui s’explique entre autres du point de vue des Français interrogés par un déficit de prévention en milieu scolaire. En effet, 43% des parents de collégiens ou de lycéens estiment que leurs enfants ne sont pas suffisamment sensibilisés en matière de prévention du VIH dans leur établissement scolaire, phénomène d’autant plus important dans les petites agglomérations.

De plus, selon l’ensemble de la population, le renforcement de la prévention en milieu scolaire apparait largement comme le levier d’action prioritaire (46%) pour améliorer le niveau d’information des Français sur le VIH, devant l’augmentation du nombre de campagnes dans les médias (20%). Et depuis 2021, ce dernier vecteur apparait de moins en moins privilégié, au profit de la prévention à l’école.

Une amélioration des connaissances sur le VIH qui passe aussi par davantage d’échanges en matière de santé liée à la sexualité avec les professionnels de santé.

En effet les Français considèrent que c’est le rôle de la plupart des professionnels de santé de parler de santé liée à la sexualité à leurs patients, et tout particulièrement celui de la/le gynécologue (93%) et du médecin traitant/généraliste (93%).

Mais un rôle qui dans les faits ne semble pas être assumé par ces derniers, puisque seulement un tiers (33%) des Français déclarent parler de ce sujet avec leur médecin traitant/généraliste, au moins de temps en temps. Hormis une femme sur deux (47%) qui déclare en parler au moins de temps en temps avec leur gynécologue, les autres professionnels de santé n’apparaissent que rarement comme des interlocuteurs concernant la santé liée à la sexualité.

Un écart entre perception et pratique que les Français appellent à être réduit, puisque plus de deux tiers d’entre eux (68%) souhaiteraient que les professionnels de santé leur posent des questions de routine sur la santé liée à leur sexualité lors de leurs rendez-vous médicaux, à l’instar de ce qui est déjà fait en matière de tabagisme ou d’allergologie. Une volonté d’autant plus appuyée chez les moins de 35 ans (73%).

1 - Spontanément, une nette majorité de Français s’estiment bien informés sur le sujet du VIH et du sida, une opinion stable depuis 2 ans. Néanmoins ce niveau d’information reste relatif, la plupart d’entre eux estimant être «assez», plutôt que «très» bien informés 

Question posée : Par rapport au VIH, estimez-vous être...

2 - Près de deux tiers des Français pensent que le préservatif est l’unique mode de prévention contre le VIH/sida, une croyance encore plus fréquente chez les plus âgés.

Question posée : Selon vous, en dehors du fait de ne pas avoir de rapports sexuels, l'utilisation du préservatif est-elle le seul moyen de prévention du VIH/sida ?

3 - La moitié des Français ignorent qu’il existe des traitements pour empêcher de transmettre le VIH (chez les personnes séropositives), ou éviter d’être contaminé (chez les personnes séronégatives). 

D’après vous, l'affirmation suivante est-elle vraie ou fausse ?

- Il existe aujourd’hui un traitement préventif destiné aux personnes séronégatives, afin d’éviter d’être contaminées par le VIH

D’après vous, l' affirmation suivante est-elle vraie ou fausse ?

- Si une personne séropositive suit correctement son traitement dans la durée, elle ne peut pas transmettre le VIH à une autre personne 

4 - Si 7 Français sur 10 déclarent être au courant que les personnes de moins de 26 ans peuvent obtenir gratuitement des préservatifs en pharmacie, ils ne sont qu’une courte majorité à savoir que le dépistage du VIH est sans ordonnance et gratuit dans tous les laboratoires d’analyses médicales. 

Question posée : Êtes-vous au courant des règlementations suivantes ? 

- Toute personne de moins de 26 ans peut obtenir des préservatifs gratuitement en pharmacie.

- Le dépistage du VIH est gratuit dans tous les laboratoires d’analyses médicales.

- Le dépistage du VIH ne nécessite pas d'ordonnance.

5 - La majorité des Français estiment que les personnes porteuses du VIH, même récemment dépistées et sous traitement, vivent moins longtemps que la moyenne des Français; une idée d’autant plus répandue chez les plus jeunes. 

Question posée : D'après ce que vous en savez, l'espérance de vie d'une personne récemment dépistée séropositive et actuellement sous traitement en France est… 

1 - Pour améliorer le niveau d’information sur le VIH, les Français estiment qu’il faut en premier lieu renforcer la prévention en milieu scolaire, puis développer davantage les campagnes de communication. 

Question posée : Selon vous et parmi les propositions suivantes, que faudrait-il faire en priorité pour améliorer le niveau d’information des Français sur le VIH/sida, ses modes de transmission, ses traitements et sa prévention ? En premier ? En deuxième ?

Le renforcement de la prévention à l’école constitue toujours une attente forte, aux dépens du développement des campagnes de communication, un vecteur d’information qui séduit de moins en moins depuis 2 ans. 

2 - Seule une courte majorité des parents de collégiens et de lycéens estiment que leurs enfants sont suffisamment sensibilisés en matière de prévention du VIH dans leur établissement scolaire, et encore moins dans les petites agglomérations. 

Question posée à ceux qui ont des enfants au collège ou au lycée dans leur foyer : Selon vous, votre enfant est-il suffisamment sensibilisé ou non en matière de prévention du VIH/sida dans son établissement scolaire ? 

1 - Les Français considèrent que c’est le rôle de la plupart des professionnels de santé de parler de santé liée à la sexualité à leurs patients, et ils sont particulièrement unanimes en ce qui concerne la/le gynécologue et le médecin traitant/généraliste. 

Question posée : Selon vous, est-ce le rôle ou non des professionnels suivants de parler de santé liée à la sexualité à leurs patients ?

2 - 2/3 des Français déclarent ne jamais parler, ou rarement, de santé liée à la sexualité avec leur médecin traitant. Hormis la majorité des femmes qui déclarent en avoir déjà parlé avec leur gynécologue, les autres professionnels n’apparaissent que rarement comme des interlocuteurs. 

Question posée : A quelle fréquence vous arrive-t-il de parler de santé liée à votre sexualité avec les professionnels suivants ?

Globalement, les moins de 35 ans, les parents, les habitants de grandes agglomérations, les plus diplômés et ceux qui se sont déjà fait dépister pour le VIH ont davantage que la moyenne déjà parlé de santé liée à la sexualité avec les professionnels proposés. 

Si plus de 9 Français sur 10 estiment que c’est tout à fait le rôle du médecin généraliste de parler de santé liée à la sexualité avec ses patients, seulement 1/3 déclare aborder ce sujet (au moins de temps en temps) avec leur propre praticien. Un écart entre perception et pratique qui se vérifie également avec les autres professionnels de santé. 

Questions posées : 

- Selon vous, est-ce le rôle ou non des professionnels suivants de parler de santé liée à la sexualité à leurs patients ?

- A quelle fréquence vous arrive-t-il de parler de santé liée à votre sexualité avec les professionnels suivants ?

3 - Plus de 2/3 des Français souhaiteraient que les professionnels de santé leur posent des questions de routine sur leur santé liée à la sexualité lors de leurs rendez-vous médicaux, une opinion d’autant plus partagée par les plus jeunes. 

Question posée : Lors de vos rendez-vous médicaux, les professionnels de santé sont amenés à vous poser certaines questions de routine : tabagisme, allergies, antécédents médicaux, etc. Souhaiteriez-vous ou non que l'on vous pose également des questions de santé liée à votre sexualité (date du dernier test de dépistage VIH / et autres infections sexuellement transmissibles, modes de prévention du VIH et des autres IST utilisés…) ?