CRIPS ÎLE-DE-FRANCE

Pour une Île-de-France sans sida : découvrez l'agenda 2024-2028

En juin 2016, la Région Île-de-France s'est engagée dans la lutte contre le VIH/sida pour que soient atteints, sur son territoire, les trois objectifs définis par l'ONUSIDA, qui répondent à l'ambition de mettre l'épidémie à l'horizon 2030. Afin de renouveler cette stratégie et son ambition de mettre un terme à l'épidémie sur son territoire, la Région en collaboration avec le Crips présente son second volet de l'Agenda pour une Île-de-France sans sida pour la période de 2024-2028 construit sur sept grands axes.
2e agenda "Pour une Île-de-France sans sida": 3 questions à Sylvie Carillon, présidente du Crips IDF
Pour une Île-de-France sans sida : lancement du 2e agenda de la Région | Crips IDF

Le panorama de l'épidémie de VIH/sida confirme la nécessité de poursuivre les efforts

En 2022, 39 millions de personnes étaient porteuses du VIH dans le monde. 

Le nombre total de personnes vivant avec le virus continue d'augmenter, notamment grâce à la démocratisation de l'accès à la thérapie antirétrovirale, qui permet de vivre plus longtemps et en meilleure santé. 

En 2022, 29,8 millions de personnes, soit 76% de la population infectée, avait accès à la thérapie antirétrovirale, contre 7,7 millions en 2010. 

Parallèlement les nouvelles contaminations sont en baisse sur tous les continents à l'exception des zones Amérique Latine, Caraïbes, Europe de l'Est et Asie centrale. Les nouvelles infections au VIH ont réduites de 59% depuis le pic de contamination de 1995 et de 32,6% entre 2014 et 2022. On estime qu'environ 1,3 million de personnes ont été récemment infectées par le VIH (contre 3,2 millions en 1995) et qu'environ 630 000 personnes sont décédées de maladies liées au sida en 2022 (contre 1,3 million en 2010). 

Des résultats tangibles et encourageants

Comme l’indique l’ORS Ile-de-France, « les sources de données disponibles soulignent toutes une baisse significative des nouveaux diagnostics VIH dans la région entre 2017 et 2021 : de 35 à 45 % », ce qui est une nouvelle encourageante.

Quant aux facteurs permettant d’expliciter cette baisse, elle reste encore à expertiser comme l’indique l’ORS Ile-de-France : impact de la COVID-19 sur l’exposition au risque de contamination durant le confinement, le recours au dépistage, l’accès aux soins, montée en charge de l’utilisation de la PrEP ou encore mise sous traitement des personnes séropositives…

Les défis

Si le constat de l’efficacité des politiques mises en place est clair, il reste de nombreux défis pour atteindre l’objectif « 0 contamination du VIH d’ici 2030 en Ile-de-France. » 

En effet, l’Île-de-France reste un territoire prioritaire dans la lutte contre le VIH. Elle concentre plus de 40% des personnes ayant découvert leur séropositivité et 39% des personnes vivant avec le VIH en France.

Les défis identifiés sont ceux-ci : 

  • L’éducation à la sexualité. La hausse des IST constatée depuis plusieurs années, en particulier chez les jeunes, démontre les marges d’amélioration de cette politique. De même, les différentes enquêtes ces dernières années mettent toutes en exergue le caractère insuffisant de la mise en place de la loi de 2001 sur le caractère obligatoire de trois séances d’éducation à la sexualité, à chaque niveau de la scolarité.
     
  • L’appropriation des outils de la prévention diversifiée. 63% des Français pensent que le préservatif est l’unique mode de prévention contre le VIH/sida, une idée d’autant plus fréquente chez les plus âgés. Moins d’un Français sur 2 indique avoir déjà entendu parler de la PrEP (prophylaxie préexposition) et du TasP (le traitement pris par les personnes séropositives au quotidien empêche toute transmission du VIH).
     
  • La régularité et la précocité du dépistage. En Ile-de-France, 48% des prises en charge pour le VIH sont encore tardives et ce malgré les progrès quant à l’offre en santé sexuelle (par exemple VIH test). Cette donnée impose une politique encore plus volontariste sur le dépistage.
     
  • Les discriminations à l’encontre des personnes vivant avec le VIH. Par rapport aux grands progrès de la science, la société n’a pas évolué aussi rapidement, et les différentes enquêtes mettent en exergue un niveau général de discriminations toujours très élevé à l’encontre des personnes vivant avec le VIH. Un exemple : plus d’un parent sur cinq se sentiraient « mal à l’aise » si l’un des enseignants de leur enfant était séropositif. La solution ? Une politique d’information ambitieuse, notamment avec la promotion du message « I=I ».

Les axes d’actions pour 2024 - 2028

L’agenda 2024 – 2028 voté par le conseil régional le 29 mai 2024 met en exergue sept axes, déclinés en 19 objectifs opérationnels.

1er axe : contribuer à une bonne articulation des différents acteurs impliqués dans la lutte contre le VIH et à la diffusion des connaissances.

Engagement n°1 : S’inscrire dans une logique d’efficacité et de cohérence entre les différents acteurs de la lutte contre le sida sur le territoire francilien.

Engagement n°2 : Mobiliser l’ORS pour le suivi territorialisé de l’épidémie à l’échelle de la Région, mesuré notamment par les indicateurs des « 3 X 95% ».

Engagement n°3 : Diffuser largement les informations sur le VIH et les nouveaux traitements, notamment via des webinaires, animer et mobiliser un réseau d’acteurs (bénéficiaires d’un soutien régional en matière de santé et de solidarités, acteurs du médico-social…).

Engagement n°4 : Soutenir les centres de santé communautaires, soutenir et mobiliser les acteurs de la recherche sur les maladies infectieuses.

2e axe : entraîner la mobilisation des élus locaux franciliens dans la lutte contre le VIH.

Engagement n°5 : Organiser le « mois francilien du dépistage » en liaison avec les communes volontaires et les acteurs souhaitant s’engager.

3e axe : sensibiliser et mobiliser les jeunes et soutenir l’effort de dépistage. 

Engagement n°6 : Renforcer le niveau de connaissance des jeunes sur les thématiques liées au VIH et au sida en doublant le nombre de séances de sensibilisation portées par des associations à destination des jeunes et en contribuant à la réalisation effective des trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité prévues par la loi.

Engagement n°7 : Toucher, sur la durée du plan, 100% des lycées franciliens via des interventions d’Île-de-France Prévention Sida au sein des établissements et via des messages flash sur les outils numériques de la Région.

Engagement n°8 : Permettre la distribution d’autotests dans les universités franciliennes et dans les IFSI.

Engagement n° 9 : Poursuivre la mise à disposition d’autotests aux associations.

Engagement n°10 : Mobiliser les moyens d’Île-de-France Santé Sida pour accroître l’offre de dépistage dans une logique « d’aller-vers ».

Engagement n°11 : Former, mobiliser, animer le réseau des ambassadeurs santé des universités en lien avec Île-de-France Prévention santé sida.

4e axe : agir en faveur des publics cibles

Engagement n°12 : Soutenir les actions en direction de santé de la femme dans le cadre de la lutte contre le VIH et la prévention des IST, en insistant sur la lutte contre les violences prostitutionnelles et les violences faites aux femmes.

Engagement n°13 : Poursuivre le soutien à l’écosystème afin d’améliorer le recours à la PrEP chez les publics cibles et maintenir l’effort de prévention des IST en direction des jeunes.

Engagement n°14 : Plaider pour l’expérimentation de primo-prescription de la PrEP dans des pharmacies volontaires.

Engagement n°15 : Soutenir les projets de sensibilisation et prévention sur les risques liés à la pratique du chemsex.

5e axe : poursuivre la lutte contre les discriminations

Engagement n°16 : Poursuivre la lutte contre toutes les formes de discrimination et notamment la sérophobie en soutenant les associations pour faire connaître le message Indétectable=Intransmissible auprès des personnes séropositives et du grand public.

 

6e axe : agir pour le bien vieillir des personnes atteintes du VIH

Engagement n°17 : Améliorer la prise en charge et le parcours de soin des personnes âgées vivant avec le VIH ainsi que leur accompagnement social et psychologique en s’appuyant sur les acteurs spécialisés.

7e axe : porter l’engagement de la Région à l’international

Engagement n°18 : Signer la déclaration « Fast Track cities » pour témoigner, vis-à-vis des collectivités franciliennes comme à l’international, d’une volonté globale d’accélérer les réponses en faveur de la lutte contre le VIH.

Engagement n°19 : Poursuivre la démarche de sensibilisation, de plaidoyer et de coopération à l’échelle internationale.

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