Le risque fait partie du processus normal du développement de l’adolescence. Prendre des risques, c’est s’autonomiser, vivre de nouvelles expériences, faire avancer aussi la science et les connaissances. Donc le risque n’est pas forcément signe de pathologie, au contraire.
Chez les adolescents trop sur les écrans, l’absence de prise de risque peut aussi être considérée comme une difficulté de développement. À partir de là, pour les parents, empêcher tout risque va à l’encontre du développement de l’adolescence et peut altérer la relation entre parent et enfant. Cependant, si la prise de risque s’accompagne d’une mise en danger, elle est de moins en moins acceptable dans notre société. Les accidents liés à la mise en danger font la une des journaux, et du coup deviennent inacceptables pour l’ensemble de la population.
Il s’agit d’expliquer à l’adolescent la différence qu’il y a entre la prise de risque et la mise en danger. En sachant que, plus on est dans la prise de risque, plus il faut prendre des mesures de sécurité pour éviter la mise en danger. Prenons l’exemple des sportifs de l’extrême. Les sportifs de l’extrême ne sont pas suicidaires, ils recherchent les sensations avec cette prise de risque. Mais plus on prend de risques, plus on va prendre des mesures de sécurité. Et les sportifs de l’extrême s’entourent d’une tonne de mesures de sécurité.
Par conséquent, par rapport à toute prise de risque chez un adolescent, le parent aura en charge de vérifier que les mesures de sécurité ont été bien prises. Je dirai qu’escalader Montmartre à Paris ou escalader le mont Blanc dans les Alpes ne nécessitera pas le même équipement et pas les mêmes mesures de sécurité.
Toute prise de risque, qu’elle soit sexuelle, comportementale ou à travers une activité, doit être accompagnée de mesures de sécurité.
Par exemple, la multiplication des partenaires nécessite des protections par rapport à la santé et aux infections sexuellement transmissibles. L’organisation d’une soirée à 5 personnes, 15 personnes ou 20 personnes ne nécessite pas les mêmes mesures de sécurité. Donc, ce qu’il faut expliquer aux parents, c’est la différence qu’il y a entre les deux : l’un étant normal, l’autre étant inacceptable.
Et c’est tout l’art des parents d’accompagner l’adolescent dans cela. Et l’une des manières est de l’accompagner, par exemple, dans le développement des compétences psychosociales, notamment le sens critique. Quand il y a des alcoolisations massives en groupe et qu’un adolescent se met à avoir une conduite à risque, il est important que chaque adolescent garde son sens critique et l’en empêche plutôt que de s’associer au groupe.